En lisant ce texte, j’ai été soulevé par une vague, celle qui nous porte quand nous lisons un texte qui révèle un des secrets du monde.

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Parfois l’exaltation n’est pas d’effroi mais de très pur plaisir.

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Les étapes de la phrase et ses articulations, la précision, la respiration exquise de ce texte rythmé par une ponctuation raffinée suscitent en moi le ravissement.  Ici, la pensée n’a pas cherché sa forme. La pensée est la forme et la forme est la pensée.

(…)

Pour avoir accès à ce texte, il faut avoir bu soi-même aux sources de la littérature qui l’inspire.  Il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle, d’une mémoire d’érudition, mais d’une longue fréquentation de cette littérature.

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Il n’y a pas deux actes : concevoir et écrire, il n’y en a qu’un.

(…) 

Je n’ai jamais lu pour apprendre mais pour tenter d’entrer dans les jardins secrets de la poésie et de la pensée.  Je lis comme je suppose que l’on prie.

 

Paul Willems

Lire, Ecrire

Fata Morgana, 2005.